لمياء عضو جديد
عدد المساهمات : 43 تاريخ التسجيل : 03/04/2013 العمر : 33 الموقع : الجزائر
| موضوع: LA MAISON DU PERE الجمعة 12 أبريل 2013 - 21:08 | |
| [ندعوك للتسجيل في المنتدى أو التعريف بنفسك لمعاينة هذه الصورة] LA MAISON DU PERE Par une belle journée d’automne, le vieux mourut.
Comme à son habitude depuis des années, il partait faire une promenade de 10heures à 11heures, puis s’asseyait pour se reposer sur un banc installé sous le tilleul. C’est là qu’on le trouva, la main encore crispée sur le pommeau de sa canne. Mort.
Son fils arriva dans l’après-midi avec sa femme et leurs deux enfants. Ils furent accueillis par l’aide ménagère, en larmes, qui ressassait la découverte du corps, ponctuant son récit de « pauvre monsieur Marcel »ou, plus étonnant, de « pauvre de moi ». Pendant que les enfants jouaient à la balançoire en faisant nettement moins de bruit que d’habitude, par un respect intuitif des occasions solennelles, et pendant que sa femme, pleine de sens pratique, sortait les draps pour préparer leurs lits, le fils resta seul auprès de son père, qui était allongé sur son lit, les mains croisés sur son ventre, dans ses vêtements du matin : pantalon en velours côtelé retenu par une ceinture en cuir tressé, chemise à carreaux, gilet en shetland. Sa parka était accrochée au dossier d’une chaise. Le fils regardait son père sans parvenir à ressentir quoi que ce soit de précis. Le vieux semblait dormir, mais déjà son teint virait au gris, et ses joues semblaient se creuser davantage. Le fils caressa doucement la main aux doigts crochus, rectifia le pli du pantalon, remarqua la traînée de crasse derrière l’oreille. Puis se trouvant un peu gourd, finit par s’asseoir sur la chaise, perdu. Il entendit le téléphone sonner, sa femme qui répondait à voix basse, puis qui vint lui dire que sa sœur n’arriverait au mieux que le lendemain à condition qu’ elle trouve une place dans un vol.
Le soir, à table, autour d’un repas préparé à la va vite, on parlait peu, et on évitait de regarder la place du vieux, en bout de table. Puis le petit se mit à pleurer parce qu’il avait peur de dormir à côté de la chambre du papi. Les pleurs prenant de l’ampleur et menaçant de durer toute la soirée, on finit par le coucher dans la chambre de ses parents où il s’endormit de suite.
Le grand, privé de son compagnon de jeux, s’en alla rapidement dans sa chambre, en grommelant qu’il avait peur lui aussi.
Le fils sortit dans la terrasse. Le soir était brumeux et frais. On entendait coasser un crapaud de l’étang voisin. Le fils se rappela ses parties de pêche aux grenouilles dans cet étang, avec ses cousins, et leur peur frousse quand ils étaient poursuivis par le propriétaire du champ en principe interdit de passage. La maison qu’il voyait en contrebas était celle de sa tante, mais elle fut vendue au moment du partage, et c’était désormais une famille de Villeneuve qui s’y était installée. Il les avait à peine croisés une fois ou deux lors de ses rares visites au père.
Le fils alla s’asseoir sur le banc sous le tilleul, à l’endroit où son père était assis ce matin encore. Cette maison allait être vendue. Sa sœur, qui ne venait déjà plus souvent, avait depuis longtemps déserté la famille pour s’installer à Londres, et elle avait toujours manifesté un dédain pour cet endroit qui pourtant les avait vus naître et grandir. Lui-même n’y revenait que de loin en loin, mais il aimait cette maison dont il connaissait tous les coins et recoins, l’odeur de pommes séchées à la cave et celle de la cuisine au beurre du vivant de sa mère. Il aimait les moments de marche silencieuse en compagnie de son père dans les sentes herbeuses encore mouillées par la rosée, le cri paniqué du faisan qui battait des ailes devant eux, le coup de fusil du père suivi du bruit de leurs pas accélérés. Parfois ils revenaient bredouilles, mais le père était malgré tout heureux et ébouriffait affectueusement ses cheveux. Le fils se rendit compte que c’étaient des souvenirs anciens, que cela faisait déjà longtemps qu’il n’était plus sorti avec son père, que ses dernières visites se réduisaient à un repas rapide qui se terminait toujours par une rasade de mirabelle ou de poire williams, suite à quoi il attendait la fin de la sieste du père pour partir, accompagné par un immanquable « tu pars déjà ? tu restes pas coucher cette nuit ? » qui sonnait chaque fois comme un reproche au fils. Ce soir je vais rester avec Nadine et les enfants, mais tu n’es plus là pour le voir.
Le portable sonna, c’était son associé qui prenait des nouvelles et disait les phrases qu’on dit habituellement dans ces occasions. Le fils répondit de la même façon gênée ( car il était pas habitué à ces choses là, le deuil ne faisait plus partie de la vie sociale, on ne le partageait plus) et essayait de donner des prévisions sur la durée de son absence, peut-être la semaine, le temps des obsèques et des premières dispositions, après il faudrait certainement revenir pour la vente. Eh oui que veux- tu, ma sœur et moi on a chacun notre vie ailleurs, on voit pas ce qu’on peut faire d’autre ? L’appel terminé, il alluma une cigarette et souffla lentement la fumée en regardant rougeoyer le bout incandescent de la cigarette. Il se sentit alors empli de tristesse et de solitude.
Plus tard, dans sont lit, il pensa alors aux longues heures qui allaient s’égréner avant le jour. | |
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تام النية عضو مشارك
عدد المساهمات : 271 تاريخ التسجيل : 31/03/2013 العمر : 34 الموقع : لخخلمث
| موضوع: رد: LA MAISON DU PERE السبت 13 أبريل 2013 - 3:21 | |
| مشكووووووووورة لامية تميز و ابداااااع | |
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